Black rot

Le Black rot est une maladie provoquée par un champignon : Guignardia bidwellii. Cette maladie a fortement affecté l’arc méditerranéen en 2015, ce qui a conduit à la reconsidérer dans les stratégies de protection.

Quels dégâts sur ma vigne ?

Les dégâts sur les grappes sont à la fois qualitatifs et quantitatifs : perte de volume de récolte, de couleur, d’anthocyanes, de tanins et altération des arômes.

Quels sont les symptômes ?

Le Black rot peut affecter tous les organes herbacés de la vigne.

En savoir plus
  • Sur feuilles : le Black rot se traduit par de petites taches (quelques mm) régulières, café aux lait, bordées d’un liseré violacé. Lorsque les conditions sont favorables, de petites pustules noires, des pycnides, apparaissent sur la face supérieure et de manière concentrique sur la tache. Les jeunes feuilles sont plus réceptives que les feuilles adultes qui deviennent résistantes. Les symptômes caractéristiques sont dits en « coup de fusil ».
  • Sur rameaux, pétioles, inflorescences et vrilles : des taches allongées et déprimées sont également visibles sur les pétioles, les pédoncules des grappes et les vrilles. Elles sont d’aspect huileux avec un centre noir. Au cours de leur extension, les tissus infectés deviennent brun-noir et se couvrent de pycnides. Les jeunes rameaux, moins fréquemment atteints, présentent des lésions chancreuses, de quelques millimètres à plus de 2 cm, avec de possibles pycnides.
  • Sur grappes : Les inflorescences ne sont que rarement attaquées. Sur les baies, on observe d’abord une petite tache circulaire, de couleur « café au lait » au contour net, qui progresse rapidement et envahit en 2 ou 3 jours la totalité du grain. La baie altérée prend une teinte marron clair, elle se flétrit et finit par se dessécher. Sa peau devient alors noire avec des reflets bleuâtres et se couvre de pycnides, qui donnent un aspect rugueux. La gravité de l’attaque va de quelques baies atteintes à des grappes entièrement desséchées. Ces baies momifiées restent fortement attachées à la rafle et constituent une source d’inoculum pour l’année suivante.

Éléments de biologie

Le développement de la maladie est lié à la fois aux conditions climatiques, à l’inoculum présent sur les bois, ainsi qu’au stade phénologique de la vigne.

En savoir plus

Ce champignon hiverne sous forme de périthèces sur les organes touchés par la maladie (en particulier les baies momifiées laissées sur les rafles sèches et les vrilles sur les fils de palissage). Au printemps, ces périthèces libèrent des ascospores suite à une pluie.

Les premières contaminations sont possibles dès le stade 2-3 feuilles étalées, suite à une humectation prolongée et à une température supérieure ou égale à 9°C. Après une période d’incubation d’une vingtaine de jours, des taches apparaissent sur le feuillage. Les pycnides, petits points noirs présents sur les taches foliaires, assurent les contaminations secondaires sur feuilles et jeunes grappes.

Le stade maximal de sensibilité va de la nouaison à la fermeture de la grappe. Les grappes ne sont plus réceptives au-delà de la véraison. A cette époque, compte tenu des températures plus élevées, la durée d’incubation est plus courte, de l’ordre de 10 à 15 jours.

 

Comment protéger ma vigne ?

La stratégie dépend de la sensibilité et de l’historique de la parcelle. Se référer aux bulletins d’avertissement pour adapter sa protection (Bulletin Info Viti Oeno 13).

Dans tous les cas privilégier les produits anti-mildiou ou anti-oïdium ayant également une action anti-black rot pour une lutte conjointe des maladies.

 

Prophylaxie

Les essais ne permettent pas à ce jour de mesurer clairement l’effet des différentes pratiques prophylactiques. Le plus facile à mettre en œuvre est d’éliminer les grains desséchés (momies) existant sur les souches lors de la taille. Tout organe infecté est susceptible d’héberger un inoculum, mais le coût de la prophylaxie est à prendre en compte. L’efficacité de certaines de ces pratiques est en cours d’évaluation.

  • Arracher les vignes abandonnées, sources potentielles d’inoculum
  • Eliminer par la taille les rafles avec des baies momifiées
  • Eliminer les sarments (brûlage ou enlèvement)
  • Supprimer les vrilles
  • Enfouir les grappes et les feuilles par un travail du sol
  • En début de saison, limiter le travail du sol qui peut faire remonter des grappes momifiées à la surface sur les parcelles très sensibles
  • Eviter l’enherbement
  • Limiter la vigueur pour aérer la zone des grappes (matériel végétal adapté, fertilisation azotée raisonnée, taille et ébourgeonnage raisonnés).

Besoin d'informations ?