Pourriture grise

La pourriture grise est un complexe de champignons appartenant à l’espèce Botrytis cinerea. Elle peut, selon la climatologie de l’année, occasionner des dégâts sur les grappes à maturité dans les vignobles méditerranéens.

Quels dégâts sur ma vigne ?

Ces dégâts entraînent non seulement une perte de rendement par la perte de jus, mais ils altèrent aussi et surtout la qualité des moûts (mauvais goûts, vins fragiles et inaptes au vieillissement). Associés à d’autres microorganismes, ce champignon entraîne l’apparition des goûts de moisi-terreux, par exemple.

 

Quels sont les symptômes ?

Le Botrytis peut affecter tous les organes herbacés de la vigne.

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  • Sur feuilles : les symptômes sont fréquents avant floraison, après des épisodes pluvieux. La feuille présente de larges taches sectorielles brunes situées au bord du limbe qui suivent ou chevauchent les nervures. Ces dégâts sont sans influence sur le développement ultérieur des baies.
  • Sur inflorescences : un flétrissement de la rafle, avec un pincement, en totalité ou en partie, souvent à l’extrémité, peut être confondu avec du mildiou.
  • Sur pédoncule : des attaques près du point d’attache de la grappe sont plus rarement observées.
  • Sur grappes : les grappes peuvent être touchées avant la floraison et se dessécher. Mais elles sont surtout très réceptives au moment de la véraison. A ce stade, les symptômes caractéristiques sont une coloration brune des baies sur cépages blancs avec apparition d’un épais feutrage gris. Après la véraison, si le temps est suffisamment humide, la pourriture grise peut envahir la totalité des grappes.
  • Sur rameaux : avant aoûtement, les rameaux brunissent. Après aoûtement, ils blanchissent avec des « boursouflures » noires (sclérotes)

Éléments de biologie

Le développement de la maladie est lié à la fois aux conditions climatiques, ainsi qu’au stade phénologique de la vigne.

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Botrytis cinerea se conserve durant l’hiver sous forme de sclérotes sur les rameaux mais également sous forme mycélienne sous l’écorce. Au printemps, le mycélium et les sclérotes produisent des conidies. Ces organes sont ensuite disséminés par le vent et pénètrent dans les organes herbacés de façon directe ou par le biais de blessures. La contamination par les conidies s’effectue à partir de 15°C en présence d’eau ou d’une humidité supérieure à 90% pendant au moins 15 heures. De saprophyte, le champignon passe à l’état de parasite. Il progresse alors à travers les organes en provoquant leur nécrose.

Le développement de la pourriture se fait de proche en proche par le mycélium tandis que l’apparition de nouveaux foyers est due aux conidies.

Les baies non mûres peuvent résister au champignon grâce à la présence d’un inhibiteur de l’enzyme qui dégrade les parois cellulaires.

Le développement de Botrytis cinerea est plus rapide à partir du début de la véraison. En effet, dans la baie, la concentration en sucres et l’équilibre en sels minéraux sont favorables à la pourriture grise.

Comment protéger ma vigne ?

Dans le cas général, les mesures prophylactiques suffisent. Dans le cas de parcelles sensibles, une stratégie de lutte chimique peut être mise en place. Se référer aux bulletins d’avertissement pour adapter sa protection (Bulletin Info Viti Oeno 13).

Prophylaxie

  • Adapter le matériel végétal au terroir : choix du cépage, du porte greffe et du clone
  • Diminuer la vigueur : en baissant l’apport en azote, et /ou en enherbant
  • Aérer les grappes : maîtriser la taille et l’ébourgeonnage, prévoir un palissage adapté, prévoir un effeuillage dans certaines situations
  • Drainer les parcelles très humides
  • Diminuer les blessures des baies (maîtriser les vers de la grappe, l’oïdium, les interventions mécaniques de type rognage…)

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